En 2003, l’ULB en collaboration avec le fnrs, organisait un séminaire ouvert à tous sur ce qu’on appelle improprement « les mathématiques arabes ». Pour l’occasion, Ahmed Djebbar, qu’on ne présente plus, était le maître conférencier.
Sur la photo, on devine au tableau qu’Ahmed Djebbar entretient son auditoire à propos des prolégomènes (Al Muqaddima) de l’historien Ibn Khaldoun [1] .
Dans le (lointain !) prolongement de ce mémorable séminaire, il nous a semblé utile de mentionner ou même de décrire brièvement l’ouvrage de l’historien des sciences Adolph Pavlovitch Youschkevitch.
A.P.Youschkevitch (Odessa 1906-Moscou 1993) a publié plus de 200 travaux sur l’histoire des mathématiques. Ses recherches ont surtout tourné autour des mathématiques du Moyen Age et plus particulièrement en Orient. Il a dirigé et coécrit une fresque de l’Histoire des mathématiques en trois volumes, téléchargeables [2] sur le site www.math.ru .
La librairie philosophique Vrin, propose la traduction française d’une partie des travaux de Youschkevitch : celle relative aux mathématiques en pays d’Islam. Cette traduction de M.Cazenave et K.Laouiche est tirée de la traduction allemande avec les indispensables recours à l’édition originale en langue russe. L’ouvrage est préfacé de René Taton.
Le livre est présenté comme un véritable travail académique : notes, références, index, très riche bibliographie [3].
On regrettera que les figures, assez peu lisibles, soient rejetées en fin de volume et que la typographie soit proche de ce que proposaient nos vieilles machines à écrire.
A.P.Youschkevitch semble époustouflé que Abu Kamil ait pu résoudre le système non linéaire suivant, en langage courant, sans utiliser le formalisme qui nous est si familier...
Il faut dire que, pour résoudre ce système, ce grand mathématicien, aussi appelé "le calculateur égyptien", utilise des méthodes algébriques conjointement à la méthode de double fausse position.
L’œuvre de Youschkevitch est plus orientée vers l’Orient musulman (Perse, Iraq) que vers l’occident. Peut-être pour des raisons géographiques et de proximité avec l’ex empire soviétique. Les savants Maghrébins sont donc peu cités dans ses publications. De manière complémentaire, les ouvrages publiés par Ahmed Djebbar proposent un regard tout différent permettant d’explorer les nombreuses facettes de l’Occident musulman au Moyen Age. En Europe de l’Ouest, cet aspect peut nous sembler plus proche. On enchaînera donc la lecture du livre de Youschkevitch par celle de l’excellent « L’algèbre arabe, génèse d’un art ».
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