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Publié : 21 avril 2017

Témoignages des amis de Francis Buekenhout à l’occasion de ses 80 ans

Témoignages des amis de Francis Buekenhout à l’occasion de ses 80 ans

  • Monique Fréderickx

A part mon époux, il y a deux hommes qui ont traversé ma vie et qui m’ont laissé des souvenirs inoubliables. Il s’agit de Mr Warbecq et de Francis.
Sans Francis, je n’aurais jamais pu “donner” aux élèves une vision des mathématiques “hors normes” qui leur donnaient connaissances et ouverture d’esprit.
Je ne trouve pas les mots pour dire toute mon admiration et ma gratitude à Francis.
Francis est un “grand monsieur” !

Monique Fréderickx le 20 avril 2017.

  • Véronique Lartillier

Après une première rencontre lors du cours de géométrie de première Candidature en Sciences Mathématiques, en 1990, j’ai retrouvé M. Buekenhout de manière plus soutenue lors de l’élaboration de mon mémoire de Licence « sur les polyèdres de dimension n ». Devenue jeune professeur de mathématique, j’ai assisté avec beaucoup de plaisir à son cours d’agrégation du vendredi après-midi (que de merveilleux souvenirs ) Tous mes vœux d’anniversaire et de prompt rétablissement et encore merci pour toutes ses années enrichissantes.

Véronique Lartillier le 20 avril 2017.

  • Michel Lartillier

Mes rencontres avec Francis se sont matérialisées en trois temps assez différents :

La première lors des séances d’exercices de géométrie en première candidature en Sciences Mathématiques en 1965 lui en jeune assistant de P. Libois et moi en tant que jeune étudiant.

La deuxième, comme enseignant , lors de ses nombreuses interventions le mercredi après-midi dans le cadre des Séminaires destinés aux enseignants du secondaire (excellentes mises au point de notions mathématiques essentielles).

La troisième lors de son cours d’agrégation du vendredi après-midi : je suis persuadé que tous les participants de l’époque se souviennent avec émotion de ces réunions que pour rien au monde nous ne voulions manquer.

Un réel bain de remotivation en fin de semaine pour nous tous ! Personnellement, ses nombreux encouragements pour m’ « obliger » à faire un exposé lors de ces réunions furent pour beaucoup dans l’élaboration de mes différentes conférences. Sur le plan humain comment ne pas se souvenir de sa magnifique « opération souvenir » consacrée au couple Warbecq ?

En plus d’un apport mathématique indéniable, d’un réel humanisme, d’encouragements pour toujours s’enrichir intellectuellement, Francis m’a procuré ainsi des années de souvenirs inoubliables.

Pour tout cela, Francis, un tout grand merci

Meilleurs vœux pour tes 80 ans.

Michel Lartillier le 20 avril 2017.

  • Christophe Ley

J’ai “connu” Francis grâce aux Olympiades : j’ai vu son image sur le site des Olympiades mathématiques. Puis, quasi à la fin de mes études de Licence à l’ULB, je l’ai rencontré dans les couloirs du NO quand je m’y promenais avec ma maman. Francis nous avait proposé de jouer au guide. Je savais qui c’était, et cela m’a fort honoré. C’est par après, lors du doctorat, que j’ai fait plus ample connaissance avec lui, et qu’une vraie amitié a pu s’établir. Nous avons travaillé ensemble pour la BSSM, entreprise qu’il a beaucoup soutenue. Je lui en suis très redevable. Il m’a toujours fasciné par son enthousiasme et son amour pour les maths et, bien sûr, par son grand coeur. A chaque fois que je l’ai vu des derniers temps, j’éprouvais un sentiment de familiarité, il fait partie des rares gens que je pourrais écouter parler pendant des heures. Il a définitivement joué un rôle important (surtout sur un plan personnel) dans ma carrière à l’ULB. Je lui souhaite tout le meilleur pour ses 80 ans !

Christophe Ley le 20 avril 2017.

  • Thomas Bruss

Francis m’a inspiré,
il m’a influencé,
il m’a encouragé,
et ceci en trop de points pour essayer de les détailler.

Francis est vraiment un chic type, je trouve.
Dites le-lui de ma part, svp, car les hommes entre eux sont parfois trop timides
pour se parler l’un a` l’autre dans de tels mots

Qu’est-ce que je retiens d’important de ma rencontre ?

Plein de choses, et j’en retiens même déjà de ma toute première recontre
avec lui en 1992/93. Demandez-le svp s’il se souvient qu’il est venu en personne
à la VUB pour „inspecter“ en personne ce type americain et/ou
allemand, de toute façon inconnu, que le Departement de Math. de l’ULB
venait de recruter ....

.... et maintenant , svp, dites-lui aussi que j’attends avec impatience sa guérison
pour que je puisse le revoir si vite que possible.

Toutes mes amitiés,
Thomas

Prof. Dr. F. Thomas Bruss,
Belgian Statistical Society
President,
Département de Mathématique, le 20 avril 2017

  • Claude Culus

Ma rencontre avec Francis remonte au début des années 1980.
A cette période, je participais, le mercredi après-midi, aux formations que Francis donnait sur les solides de Platon et leurs symétries. Ce fut une réelle découverte pour moi !

En m’inspirant du livre « Forme, espace et symétrie » de A. Holden (conseillé par Francis), je me mis à construire les solides pour expliquer aux élèves une nouvelle vision de la géométrie.
Ensuite, les réunions du vendredi à l’UREM s’enchaînèrent…
Les livres « Vivre la Mathématique » destinés au cycle inférieur me firent comprendre, entre autres, l’importance de la géométrie et de la structure de groupe.

Il m’arrivait souvent de poser des questions concernant un point de théorie ou un exercice que je ne comprenais pas. Francis, ainsi que A. Warbecq étaient toujours là pour m’éclairer !

Actuellement retraités que nous sommes tous, nous continuons à chercher et comprendre une géométrie « simple » et combien « compliquée » qui m’empêche parfois de dormir, mais, qui m’apporte encore énormément de satisfaction.

Alors, MERCI Francis et croisons les doigts pour que nos réunions reprennent avec la bonne humeur qui nous unit !

BON ANNIVERSAIRE et bon rétablissement !

Claude

Claude Culus, 21 avril 2017.

  • Céline Engelbeen

Quand je suis arrivée en première candi math à l’ULB en 2002, Francis Buekenhout était alors une sorte de légende urbaine : tous les étudiants des années supérieures nous parlaient de ce fameux professeur qu’ils avaient tant aimé, mais, manque de bol pour nous, c’était la première année où il ne donnait plus cours. J’ai été patiente et j’ai finalement eu le grand bonheur de croiser sa route 4 ans plus tard quand j’ai commencé ma thèse ! Je me rappelle alors de ces nombreuses journées passées au 8e étage du bâtiment NO et là, je peux franchement le dire, les jours où Francis était là, en général accompagné de Jacqueline et Charlotte, il y avait toujours un peu plus de soleil et d’ambiance dans le couloir !

Au niveau recherche, Francis est mon arrière-grand-père de thèse. Et, durant mes 4 années passées au sein du département, il a rempli ce rôle à merveille. Il a été un vrai confident sur lequel je déchargeais mes angoisses, mes frustrations, et mes nombreuses interrogations sur mon avenir d’après thèse. Quand ça n’allait pas, il m’accueillait toujours les bras ouverts et avec bienveillance. Il a même réussi à intégrer mon mari dessinateur dans l’équipe afin de confectionner une affiche visant à promouvoir les mathématiques.

Mon souvenir le plus fort avec lui est sans aucun doute l’après-midi du 16 juin 2010 : Francis avait eu la bonne idée d’être au département ce jour-là et a métamorphosé ma journée. J’étais dans un état de stress assez avancé, car c’était la veille de ma défense privée de thèse. Je voulais continuer à lire, relire et re-relire mes slides de ma présentation, mais Francis m’a dit « Allez, arrête ça, ça va bien se passer. Suis-moi ». Et il m’a fait jouer à des jeux mathématiques tout l’après-midi ! Et cette histoire illustre parfaitement ce que Francis a été pour moi durant ces années : il était là, il n’avait certainement pas prévu de faire ça ce jour-là, mais il a pris le temps, car il a vu que j’en avais besoin.

Mais l’histoire ne s’arrête pas à mes années de thèse, car Francis, avec Jacqueline et Charlotte, a également été pour moi un vrai guide quand j’ai commencé ma carrière d’enseignante ! Depuis les premières étapes où j’ai postulé jusqu’à mes premières heures passées devant mes classes à Jean Absil, il m’a toujours été de bons conseils et a su jouer les oreilles attentives. Je n’ai malheureusement pas connu Francis en tant que professeur, mais après les nombreuses heures passées à ses côtés je peux dire qu’il a clairement influencé la prof que je suis aujourd’hui.

Francis fait partie de ces personnes à qui je repense avec joie, sagesse et une infinie tendresse.

Merci Francis pour tout ce temps et cette énergie que tu m’as consacrés. Les années de thèse et les premières années d’une carrière d’enseignant sont des années merveilleuses mais parfois ô combien difficiles, durant lesquelles l’accompagnement joue un rôle essentiel. On entend souvent dans les journaux que les jeunes enseignants arrêtent bien vite leur carrière, car ils sont seuls, et grâce à toi, grâce à Charlotte et Jacqueline, je n’ai pas connu ce sentiment ! Je te souhaite un merveilleux anniversaire !

Céline Engelbeen, 21 avril 2017.

  • Selim Rexhep

Cher Francis,

Je te souhaite un heureux anniversaire pour tes 80 ans (ainsi qu’un prompt rétablissement) ! Nous nous connaissons depuis une dizaine d’années maintenant, et tu m’as toujours semblé aussi passionné par les mathéma- tiques. J’ai appris pas mal de choses en mathématiques grâce à toi (notam- ment via les merveilleux syllabus que tu as rédigés avec Jean Doyen pour le cours de géométrie de BA1).

A cette occasion, je me permets de t’offrir, juste pour le plaisir des yeux, trois belles identités sur les nombres de Fibonacci (que tu ne connais peut- être pas, mais que tu trouveras sans doute amusantes). Toutes peuvent se démontrer par des arguments combinatoires, mais c’est assez ardu !

A très bientôt !

Selim

Selim Rexhep, 21 avril 2017.

  • Thomas Connor

En ce qui me concerne, Francis représente une figure d’une importance capitale dans ma vie, en particulier dans mon parcours de mathématicien. Il est pour moi un ami, un mentor et un père.

Francis est un grand mathématicien dont nous pouvons tous être fiers.

Durant plus de cinq ans, entre le début de mon mémoire en 2010 et la fin de ma thèse en 2015, j’ai vu Francis à raison de plusieurs heures par semaine. Nous avons littéralement eu plusieurs centaines de réunions pendant lesquelles nous avons parlé de mathématiques, mais aussi de sujets variés. J’ai énormément appris à ses côtés et j’ai toujours été admiratif de la passion communicative qui l’anime lorsqu’il parle de math. En plus de son immense savoir, il fait montre d’une grande patience pour l’expliquer et le transmettre. Il est certain que je n’aurais pas autant aimé pratiquer les mathématiques si je n’avais pas eu la chance de le côtoyer pendant des années.

Je souhaite donc profiter de cette occasion pour rendre hommage à Francis et lui témoigner ma gratitude et mon admiration.

Bon anniversaire, Francis !

Thomas

Thomas Connor, le 21 avril 2017.

  • Alexandre Wajnberg

Salut Francis !

Je pense souvent à toi, mon Cher Maître de Mathématique !

Amateur très amateur, je l’aime donc et suis heureux quand je peux soit m’y ballader, soit contribuer à certains aspects de son développement, par ma pratique de la vulgarisation.

C’est d’ailleurs à mon micro de Radio Campus que nous nous sommes rencontrés
et, partageant la question de la transmission de nouveaux concepts,
nous nous sommes très vite bien entendus !

Quand je t’ai donné une solution pour un terme (supposé inconnu) de la suite de Kobon — mais une autre solution avait été trouvée par un Russe 20 ans plus tôt — ton encouragement a eu des effets bouleversants pour moi, orientant la suite de ma vie intellectuelle...

Un de mes grands souvenirs restera l’aventure de la publication sur le site de l’Urem
d’un vrai petit article de maths élémentaires sous ta direction,
à la suite de ma démonstration du théorème de Pythagore par le théorème des cordes séquentes.

Notre brouillon-projet d’une publication sur la biologie et les maths en est un autre, même si,
faute de temps, j’ai dû arrêter en route.
Ces pages dorment dans nos ordinateurs, et qui sait ?, peut-être qu’un Prince osculateur viendra un jour les réveiller ?

Et ton accueil de mon interview de Pierre Deligne, suivi de la projection du film dans notre Alma Mater en est un troisième.
Et ma participations aux discussions sur la notion de nombre chez divers auteurs, suivies d’une publication, en est un quatrième !
Et l’aventure de la dactylographie en L ATEXdu mémoire que Jacques Tits avait envoyé au concours de l’Académie (en 1956 ?), en est un cinquième !
Et la réception à l’Aca en l’honneur de Tits et Deligne où tu nous invitas (et qui relancera mon récit sur les gallinacés) en est un sixième !
Et les quelques problémaths que j’ai pu résoudre, ...un septième ! Ils ont été de succulents moments (moins ceux que j’ai ratés ! :-D).
Et les conférences, innombrables où je n’ai pas décroché avant 10 minutes en sont des huitièmes.
Et les BSSM que tu as parrainé où j’ai passé quelques jours de vacances sans vacance en sont des neuvièmes !
Et les autres activités de l’UREM que tu as fondé, où j’ai pu goûter à des problématiques passionnantes de compréhensions de savoirs et de leur transmission, des dixièmes !

Une suite bien entière d’émotions et de grandes joies !
(Suite infinie bien sûr !)

Merci Francis pour tous tes encouragements, ton intérêt même pour les « petites maths » (« élémentaires »)
et surtout pour ta bienveillance critique, ou plutôt ta critique bienveillante, ce bien si précieux et si rare !

Bon rétablissement, et à bientôt !

Ton ami amatheur,

Alexandre Wajnberg ♪

Journaliste scientifique — ULB, FNRSnews, le 21 avril 2017.

  • Ignace Loris

Les membres du département de mathématique pensent à toi et te souhaitent un très bon rétablissement et un joyeux anniversaire !

cordialement,
Ignace

Ignace Loris
Président du département de Mathématique, le 21 avril 2017.

  • Mélanie Havaux

Quand je pense à Francis Buekenhout, qui était mon promoteur (mémoire en 2005) je pense bien-sûr aux enseignements de la géométrie, son amour pour la symétrie, les groupes, les graphes, mais aussi son côté "belge et fier de l’être". Mais ce qui me vient en premier à l’esprit c’est le regard qu’il porte sur un esprit qui apprend, qui crée. Il s’émerveille sur les facultés de nos jeunes à faire des mathématiques, il perçoit du génie en chacun. C’est précieux, c’est la flamme de l’enseignant ! Merci ! Et très bon anniversaire !!

Mélanie.

Mélanie Havaux, le 21 avril 2017.

  • Philippe Cara

Quand avez-vous rencontré Francis Buekenhout ?,

le 14 juillet 1993.

- Vous a-t-il inspiré ?,

Oui, tant professionnellement que personnellement !

- Vous a-t-il encouragé ?,

Oui, toujours !

- Vous a-t-il influencé ?,

Enormément. Jusqu’a ma façon de parler.

- Que retenez-vous d’important de votre rencontre avec lui.

Francis a été très patient avec moi et a toujours cru en moi. Depuis
près de 25 ans qu’on se connaît il n’a cessé de m’encourager et de
m’aider a réaliser mes projets. Il m’a aussi donne des idées et a
l’art de trouver des sujets ou activités qui me plaisent et qui sont
dans mes capacités. Ses grandes connaissances et ses énormes qualités
humaines font de Francis quelqu’un d’exceptionnel qui est de bon
conseil en toutes circonstances. J’ai eu beaucoup de moments de déprime
et parfois de la malchance. C’est souvent Francis qui m’a remonté le
moral et qui m’a remis sur la bonne route. Je sais pourtant que lui n’a
pas été épargné non plus mais il a toujours su rester discret et serain. Pour moi Francis est un grand exemple et je serais heureux
d’atteindre un jour ne serait-ce qu’une fraction de son énorme
gentillesse, disponibilité, intelligence, humour et humanité.

Philippe Cara, le 21 avril 2017.

  • Sabine Bouzette

Le prof de géométrie, Buekenhout, Buek, mon maître de mémoire, Francis… voilà comment a évolué ma façon de t’appeler.

Le prof lambda, le prof distant, le prof sympa, le prof dur mais juste, le prof super sympa, le prof enthousiaste, le prof reconnaissant, le prof génial, l’ami… voilà comment a évolué ma façon de penser à toi.

Aujourd’hui, tu fêtes tes 80 ans, mon ami Francis et je te souhaite un excellent anniversaire !

Cela me donne l’occasion de me remémorer de tous ces moments intenses qui ont tellement compté pour moi, et auxquels tu es associé. J’y repense avec nostalgie, en frissonnant, et parfois perle une larme au coin de mes yeux. Parfois encore, des regrets et des remords font une incursion fugace dans mes souvenirs.

Jeune étudiante, j’aimais les maths mais plus encore ma nouvelle liberté… J’étudiais et allais au cours, avec un manque de maturité évident. Les premières années d’université m’ont permis de découvrir un autre monde, plus grand, plus beau, mais plus mystérieux aussi.

J’ai eu la chance de suivre les cours de professeurs d’exception, et en particulier les deux professeurs de géométrie…

En deuxième année, j’ai rencontré un étudiant en informatique, Frédéric. Le coup de foudre a été instantané, juste après un examen d’analyse numérique. A la liberté s’ajoutait l’amour… les études passaient au second plan. Les maths, ça pouvait être amusant, mais aussi terriblement ennuyant…

En première licence, je commençais à me sentir vraiment bien dans les études que j’avais choisies. Je pouvais enfin écarter des cours de probabilités et de statistiques et me focaliser sur des cours de géométrie et d’analyse. Oh, j’étais très loin d’être la meilleure ! Je ne me considérais même pas comme intelligente ou bonne élève… je n’ai jamais vraiment eu confiance en moi. Mais tes cours étaient passionnants, et ils donnaient envie d’aller plus loin.

C’est alors que j’ai créé le cercle de maths. Un cercle dont le but était de promouvoir les maths par des jeux, des conférences, des animations. Une belle expérience, menée avec succès sous ton regard bienveillant.

C’est cette année-là que j’ai vraiment commencé à te connaître et à t’apprécier à ta juste valeur. C’est aussi cette année-là, si mes souvenirs sont bons, que le cercle de math t’a préparé une fête d’anniversaire. Je suis venue te chercher dans ton bureau sous un prétexte complètement fallacieux. Ton épouse, tes amis, tes collègues, tes étudiants t’attendaient pour manger un morceau de gâteau et t’offrir des livres sur les Celtes, une des tes autres passions.

Et voilà déjà la fin des études poindre le bout de son nez… il me faut un maître de mémoire. Je veux être prof, dans le secondaire. Je n’aurais pas la prétention de viser plus haut. Et j’aime l’enseignement. A ton contact, mon image du prof parfait s’est affinée. Mon but est de donner envie de faire des maths, pas de transformer le sujet en ustensile pour bourreaux. Je voudrais faire un mémoire à objectif pédagogique. Mon choix se porte naturellement sur toi. Et tu acceptes sans hésiter de relever le défi : je parlerai de la radionavigation et des coniques, et aussi peut-être des polyèdres.

Tu m’as aiguillée, tu m’as conseillée, tu m’as montré mes faiblesses. Toujours avec une extrême gentillesse et une disponibilité sans failles. Tu m’as appris à rédiger un texte avec rigueur (si un titre est souligné, ils doivent tous être soulignés de façon identique… cela semble évident mais à 21 ans, ce ne sont pas toujours des détails qui interpellent), tu m’as appris à me poser les bonnes questions, tu m’as redonné confiance quand je ne voyais plus très clair et tu as cru en moi.

Je suis certaine que c’est cette confiance qui a fait que, me penchant, avec Frédéric, sur les polyèdres et leurs développements, l’intuition de trouver une propriété nous a un jour explosé au visage : le cube et et le tétraèdre avaient tous deux 11 développements ! Cela devait être le cas de tous les polyèdres duaux ! Pas d’internet pour faire des recherches, pas de possibilités de vérifier… mais c’était ça, on en était sûrs… et tu nous as crus ! Tu as été le seul !

Il y avait un moyen de vérifier : déterminer le nombre de développements du dodécaèdre et de l’icosaèdre, eux aussi duaux. Frédéric a écrit un programme pour les calculer, dès que l’on a réalisé que leur nombre ne serait pas si petit et qu’il serait impossible de le déterminer avec le jeu de construction que j’avais acheté. Le programme a tourné. Longtemps. Très longtemps. Et a un jour craché le nombre de développements de l’icosaèdre : 43380. Puis on l’a relancé. Et il a à nouveau tourné. Longtemps. Nous étions tels des moustiques sur un lampadaire : attirés par cet écran qui nous donnerait peut-être une preuve expérimentale de la véracité de ce théorème inconnu. Et un jour, l’ordinateur s’est arrêté. Frédéric était devant l’écran. La terre s’est arrêtée de tourner… le dodécaèdre possédait 43380 développements… c’était tellement beau !

Essoufflé, Frédéric est venu interrompre une réunion à laquelle nous participions tous les deux et nous a annoncé la bonne nouvelle. Ce moment est le plus beau de notre histoire, ce nombre est le fil invisible qui nous liera toujours. Et dans notre histoire, tu as ta place. Toi qui as cru en nous, toi qui nous a encouragés… tu es sans le savoir devenu notre Cupidon et ta flèche a dû atteindre sa cible 43380 fois.

Quelle excitation, quelle joie, quel immense bonheur ! Sentir que l’on approche de quelque chose. Quelque chose d’inconnu. Quelque chose de grand. Et finalement, en être si proche que l’on peut le toucher, le sentir, le manipuler.
Ressentir, évidemment dans une moindre mesure, ce que tous ces hommes et toutes ces femmes dont les noms peuplent les livres d’histoire ont ressenti au matin de leur découverte. Tu participais à notre bonheur, tu en étais un acteur.
Mais la vie ne s’arrêtait pas là. Il fallait maintenant démontrer avec rigueur et convaincre le jury que cette découverte comptait, même si le mémoire était à but pédagogique. Et sans toi, jamais je n’y serais arrivée ! Tu as été mon guide, mon mentor, et tu m’as apporté toute l’aide dont j’avais besoin pour avancer. Tu m’as aiguillée, tu m’as fourni des étapes importantes de la démonstration. Tu étais aussi enthousiaste que nous, cette découverte te rendait radieux.
Et tu as tout fait pour me valoriser : des conférences organisées pour les professeurs du secondaire aux anecdotes me concernant qui égayaient tes cours, je sentais ta fierté et ta confiance en moi.

Un jour, tu m’as fait remarquer la différence entre l’étudiante du début et de la fin des études. Tu m’as dit que jamais tu ne m’aurais imaginée comme cela en première candi. Cette différence, cette maturité, cette passion, je te les dois. Et jamais je ne t’en remercierai assez…

Et puis, un jour, tu m’as demandé si je ne voulais pas rester à l’unif. Faire un doctorat. Prendre un poste de professeur de pédagogie.
Cela a probablement été le pire dilemme de ma vie. L’envie de travailler encore avec toi mais le besoin de partir, d’avoir des enfants avec cet homme que j’aimais et admirais tellement et avec qui j’avais vécu une expérience tellement forte.

J’ai beaucoup réfléchi, je n’ai pas dormi… et j’ai décidé. Je voulais donner cours en secondaire, je voulais transmettre une passion à des élèves avant le choix de leurs études universitaires. Je voulais leur montrer combien les mathématiques étaient la plus belle invention de la nature ou plutôt la nature la plus belle invention des mathématiques.

J’ai senti ta déception lors de ce choix. Je m’en suis voulu de nombreuses années.

Mais tu es resté un ami, que je voyais rarement car la vie de tous les jours nous a éloignés. Je savais que, pour toi, les polyèdres devenaient chaque jour des amis encore plus intimes et cela me réjouissait !

Encore maintenant, et bien plus que tu le penses, tu fais partie de ma vie.
Il n’est pas rare que je parle de toi à mes élèves, que je raconte notre histoire, que je les fasse réfléchir sur les développements de polyèdres. Je leur parle des miracles que peuvent produire la confiance qu’un prof accorde à un étudiant, l’amour d’un compagnon, la persévérance,… A la fin de chaque exposé, ils applaudissent. Je ne m’y attends jamais vraiment mais je me doute qu’ils doivent entendre entre les lignes de mon histoire l’exaltation de cette découverte et les liens qui nous unissent.

Tu avais cru plus en moi que je n’y croyais moi-même, tu m’as donné la confiance et l’amour de la perfection. Chaque jour, j’essaie de transmettre les mêmes valeurs à mes élèves. Ce métier est sans conteste le plus beau du monde. Chaque année, j’ai des étudiants brillants, bien plus que moi, et c’est un bonheur chaque fois renouvelé. Quand ils choisissent de faire des études de mathématiques, je te dédie ce succès.

Et puis, souvent, une petite période de déprime me surprend. N’aurais-je pas dû continuer à travailler avec toi ? Je devrais te contacter. Je devrais te revoir… mais la vie reprend, la déprime s’efface devant les regards émerveillés des élèves et c’est un sentiment positif qui subsiste.

16 septembre 2016… plus de 20 ans après…nous voici réunis, dans une brasserie, après une de tes conférences dans ma région. Je te revois avec une joie immense. Je te redécouvre avec la même énergie que je t’ai toujours connue, avec la même force, le même humour, le même sourire. Notre lien polyédrique est toujours bien solide.

Et c’est décidé, on n’attendra plus aussi longtemps avant de se revoir.

Merci pour tout.

Sabine

Sabine Bouzette, le 22 avril 2017.

  • Jacqueline Sengier

Francis,

J’ai appris à te connaître lors de la création de l’UREM, je crois en 1993. Avant cela, nous nous croisions dans les couloirs du département de math.
J’ai découvert alors un homme plein d’ambition et d’idées géniales : le site UREM, conférences multiples et travaux de groupes.

Souviens-toi de la conférence "Si tu aimes les maths, fais les maths" ; quelle propagande pour notre discipline favorite !

La conférence à laquelle je pense aussi est celle de Olivier Houdé "La logique, le nombre et l’enfant", elle a accueilli beaucoup de monde pour un sujet particulièrement passionnant. Elle nous a conduits à étudier les Nombres dans un groupe motivé de profs et a finalement abouti à l’écriture de trois livres.
Et les polyèdres de la paix ! Quel amusement tu nous as fourni !

Tu m’as appris à apprécier les mathématiques et surtout la géométrie.

Après mon accident, tu es revenu me motiver pour continuer notre groupe des Quadri et je t’en remercie ! Tu m’as remotivée.

Nous avons encore beaucoup à faire et à apprendre.

Bises et excellent anniversaire.

Jacqueline Sengier, le 23 avril 2017.

  • Joëlle Lamon

C’est en faisant mes études de mathématiques que j’ai eu le plaisir de rencontrer Francis, qui fut mon directeur de mémoire.

Nos chemins se sont ensuite croisés plusieurs fois, que ce soit dans le cadre de l’UREM, dans le cadre des Olympiades de mathématiques auxquelles a participé ma fille, ou lors d’événements originaux tels que Maths en rue, sans oublier les congrès de la SBPM, et le colloque de 2000 sur l’enseignement des mathématiques à Grenoble.

Ses qualités d’animateur, proposant aux étudiants de prendre position en levant la main bien avant l’ère des boitiers de votes et autres outils de vote très à la mode actuellement, mais aussi son enthousiasme, et surtout ses grandes qualités humaines en font un modèle pédagogique qui m’a aidé et m’aide toujours quotidiennement dans mes activités professionnelles, dans l’enseignement ou ailleurs.

Tout au long de l’élaboration de mon mémoire, mais aussi dans toutes les activités de l’UREM, son esprit constructif et positif, et ses conseils souvent discrets mais toujours judicieux m’ont aidé à progresser.

Plus généralement, c’est cette dynamique de mise en valeur des activités de chacun qui a constitué un plus appréciable, une occasion de reconnaissance et un encouragement à aller plus loin, ce qui je crois a aidé chaque membre actif de l’Urem à poursuivre son chemin.

De plus, malgré toutes ses activités, il a toujours eu le souci de s’adresser au public le plus large possible, que ce soit par des animations dans des classes ou des conférences tout public, adoptant une démarche de vulgarisation toujours soucieuse de rigueur et riche en contenu scientifique.

J’essaie de concrétiser cet engagement scientifique et humaniste dans mes activités et de le diffuser, notamment par mon site www.jeuxmath.be.

Je ne serai pas là mardi, mais participerai à distance en pensée à cette fête, dont il y aura certainement des échos.

Bien amicalement

Joëlle

Joëlle LAMON
H.E. Francisco Ferrer – Maître-assistante,
Bd Lemonnier, 110 à B - 1000 Bruxelles ,
www.he-ferrer.eu,
http://www.jeuxmath.be, le 24 avril 2017.

  • Thierry Libert

Je souhaite avec un retard inexcusable un très heureux anniversaire à Francis, qui m’est apparu à mes yeux de jeune étudiant comme un enseignant charismatique, imprégné de mathématique, et éminemment sympathique, et qui l’est resté tout au long de ma carrière à l’ULB.

Bien amicalement,

Thierry

Thierry Libert, le 26 avril 2017.

  • Suzanne Josevski

Quel bonheur de pouvoir te souhaiter un joyeux anniversaire pour tes 80 ans ! Heureuse aussi de t’avoir revu, toi mon grand initiateur de ce merveilleux sport qu’est le volleyball. Avec énormément de respect, par ce joli jour, je tiens à te remercier pour tout ce que tu m’as transmis et que tu continues à transmettre, bravo !Tu es un être exemplaire Francis
Alors il me reste à te dire, en macédonien, na zdravje !

Bises

Suzanne Josevski, le 23 avril 2017

  • Gaston Vanbellaiengh

Cher Francis,

J’ai été mis au courant de ton accident et je te souhaite un bon rétablissement.
Sois patient car à nos âges, on ne se rétablit pas très vitre. Bien qu’étant ton cadet de plus de 5 ans, je sais ce qu’il en est…
Evidemment, pour toi qui ne veut pas sentir le poids des ans, la situation est plus que difficile.
Mais d’après ce que tu m’en dis, en plus de Monique, tu es très bien entouré par un groupe de spécialistes attentionnés et efficaces.
Je te prendrai de tes nouvelles bientôt…

Je te salue bien Francis, toi qui fut mon « complice » de volley ball, il y a une bonne vingtaine d’années…

Tounet

Gaston Vanbellaiengh, le 29 avril 2017

  • Dimitri Leemans

Cher Francis,

J’ai appris tes déboires par email depuis la Chine.
J’espère que tu te remets bien.

Charlotte nous a envoyé un email pour nous proposer de lui envoyer un message pour toi en cette occasion.
Je te le transmets directement, sans passer par elle.

C’est en 1990 que j’ai eu la chance de commencer à suivre tes cours. En 1991, après la session de janvier, tu m’as interpellé dans l’auditoire et j’en ai été très agréablement surpris.

Je ne réalisais pas encore à ce moment-là quel grand mathématicien tu étais. Je savais juste que tu étais un enseignant extraordinaire. Et ce sont tous tes cours que j’ai suivis qui m’ont donné envie de faire mon mémoire avec toi. Une expérience extraordinaire qui s’est poursuivie en une thèse et de nombreuses années où tu m’as guidé, épaulé, inspiré.

Je ne saurai jamais te remercier assez pour tout ce que tu m’as donné, cher Francis. Tu es un père pour moi. Un grand mathématicien et aussi et surtout un grand Homme ! Ta confiance en tes élèves, cette capacité extraordinaire à te concentrer sur leurs qualités et à oublier leurs défauts sont et seront toujours un modèle pour moi.

Je te souhaite un excellent 80eme anniversaire !

Dimitri

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Prof. Dimitri Leemans
Département de Mathématique
C.P.216 - Algèbre et Combinatoire
Boulevard du Triomphe
1050 Bruxelles
Belgium
http://homepages.ulb.ac.be/ dleemans le 23 avril 2017

  • Sylvain Courtois

Cher Francis,

Toutes mes félicitations d’avoir atteint l’âge "respectable de 80 Ans" et tous mes voeux pour l’année qui vient et pour les suivantes.
Bien attristé d’apprendre ta malencontreuse chute, je te souhaite un prompt rétablissement.
Avec ma meilleure amitié,

Sylvain Courtois

Sylvain Courtois, 21 avril 2017.

  • Julie De Saedeleer

Kia Ora (bonjour en Maori),

J’ai rencontré Francis au 10e étage du NO une après-midi ensoleillée de septembre, lors d’un cours de géométrie. J’étais étudiante à la VUB on m’avait parlé de ce prof génial à l’ULB. Et je dois dire qu’il était à la hauteur de sa réputation.

Ma rencontre fut fracassante et changea mon destin. Francis souhaitait que nous fassions un examen original pour son cours… je lui ai donc proposé une surprise. J’ai fait une sculpture mathématique, ma première sculpture… représentant évidemment un polyèdre, ça va de soi. 

Suite à cette rencontre, j’ai souhaité faire un doctorat avec lui, que fut obtenu en octobre 2010. J’enseigne à présent à l’University of Auckland en Nouvelle-Zélande. Et voilà comme une simple rencontre peut vous faire traverser les océans ! 

Francis, mon grand-père mathématique, je te dis à tout bientôt !

Julie.

Julie De Saedeleer, le 4 mai 2016.

  • Aude Nguyen

Je suis contente de lire que l’état de santé de Francis est en bonne voie.
Merci de nous tenir informés.

Aude

Aude Nguyen, le 7 mai 2017

  • Fima Bratzlavsky

Bonjour,Francis.
Nous rentrons d’un séjour en France et apprenons avec désolation ta curieuse façon d’entrer dans le club des octogénaires.

Edna et moi te souhaitons la bienvenue au club et surtout un rapide et parfait rétablissement .

Amitiés à ton épouse.

Les Bratzlavsky

Fima Bratzlavsky, le 7 mai 2017.