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Publié : 28 août 2012

Mathématiques : Les femmes et les hommes tous égaux

Editorial de CNRS le journal

Mathématiques : Les femmes et les hommes tous égaux

« Une idée largement diffusée dans nos sociétés est l’infériorité des femmes en mathématiques comparées aux hommes. Adam et Eve seraient-ils donc biologiquement inégaux sur le terrain de Pythagore ? S’agit-il au contraire d’un stéréotype ? Comme le note Claude Steele aux États-Unis (Université de Stanford), il est vrai que les femmes s’avèrent parfois moins performantes que les hommes sur les tests standardisés de mathématiques utilisés pour sélectionner les étudiants à leur entrée à l’université. Il reste que c’est souvent la seule crainte de se montrer conforme au stéréotype négatif (infériorité du sexe féminin) qui entrave la performance des femmes sur les tests en question. En effet, comme le montrent Steele et son équipe, il suffit en situation de laboratoire de présenter ces mêmes tests de manière plus neutre (par exemple en affirmant qu’ils ne révèlent généralement aucune différence entre les deux sexes), pour que les femmes se montrent aussi performantes que les hommes ! Difficile à expliquer en termes strictement biologiques, ce phénomène conduit davantage à conclure que les stéréotypes, en particulier celui lié à l’infériorité supposée des femmes en mathématiques, ont la capacité de créer de toute pièce la réalité qu’ils ne prétendent que décrire. En France, Pascal Huguet (CNRS) et Isabelle Régner (Université de Toulouse) reprennent le dispositif expérimental « géométrie/dessin » avec plusieurs centaines d’élèves des deux sexes de 6e et de 5e. Conformément à l’hypothèse de Steele, les filles en condition « géométrie » produisent une performance inférieure à celle des garçons. Cette différence s’inverse dans la condition « dessin » ! Le simple fait de croire que le test présenté implique des compétences en mathématiques suffit donc à entraver la performance des filles, cela quel que soit leur niveau de performance dans ce domaine. En effet, les filles avec une moyenne supérieure à 14/20 en mathématiques n’échappent pas à ce phénomène, dont on imagine les conséquences dramatiques lorsque l’enjeu est un examen d’entrée à l’université. Pour réussir en mathématiques, les filles doivent donc surmonter un handicap psychosocial (et non biologique) auquel les garçons n’ont pas à faire face.

S.B. »


Source : http://www.knowtex.com/nav/mathematiques-les-femmes-et-les-hommes-tous-egaux-le-journal-du-cnrs_36170