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Publié : 24 juin 2011

Hommage à Francis Buekenhout, fondateur de l’OMB par Christian Van Hooste

Christian Van Hooste a prononcé un discours d’hommage à Francis Buekenhout, fondateur de l’OMB, le 18 septembre 2004. On peut lire le texte de ce discours ci-après.


Mesdames et Messieurs

Bonjour.

Cher Francis,

Au nom de la Société Belge des Professeurs de Mathématique d’expression française, je te dis merci pour ta contribution en vers l’enseignement secondaire, contribution dont l’association que j’ai l’honneur de représenter en est le véhicule tout naturel.

En effet, la SBPMef doit te remercier au moins deux fois.

D’abord, elle le doit parce qu’en 1974, tu es un de ses co-fondateurs, offrant de la sorte une fille francophone à la SBPM bilingue défunte.

Mais elle le doit surtout parce que tu es le génial créateur de l’Olympiade Mathématique Belge.

En quelques mots seulement, donc en étant forcément incomplet, je vais tenter de rappeler ce qu’est cet outil pédagogique exceptionnel.

Ainsi, en 1976, dès que Francis en eu accouché, l’OMB rassemble déjà 760 participants et l’épreuve comporte deux étapes : une éliminatoire et une finale. On peut déjà dire que le pari d’organiser une telle compétition pour les élèves pour les élèves de l’enseignement secondaire, Wallons et Bruxellois, est gagné. L’année suivante, tirant certainement les leçons de la première épreuve, identique pour tous les élèves des classes du secondaire, Francis et son équipe scindent l’Olympiade en deux catégories : la Mini-Olympiade pour le cycle inférieur et la Maxi-Olympiade pour le cycle supérieur. En 1996, pour être plus proche encore des réalités du terrain, la cellule organisatrice de l’OMB que Francis préside toujours, partage la compétition en trois épreuves distinctes : mini, midi et maxi olympiades, correspondant aux trois degrés de l’enseignement secondaire.

Actuellement, l’OMB, qui est devenue l’épreuve-phare du calendrier scolaire, rassemble quelques 26000 participants pour le premier stade de la compétition. Au stade suivant, lors des demi-finales, les concurrents sont encore 3000 et, au stade ultime, en finale, il reste seulement 120 champions.

Que dire d’une telle épreuve ?

Est-elle élitiste ?

Oui et Non !

Non car elle permet à un nombre impressionnant d’élèves, l’équivalent d’une ville moyenne de Wallonie, de se pencher, un mercredi après-midi, sur une trentaine de problèmes, plus ou moins éloignés des questions classiques. Pour ceux-ci, ce n’est sûrement pas du temps perdu car, juste après l’épreuve et les jours suivants en classe, des discussions animées ont lieu au cours desquelles certains exposent leurs solutions, le professeur étant sollicité pour rétablir la vérité mathématique si besoin est. De plus dans beaucoup d’écoles, une préparation est organisée peu avant la compétition. Moi-même par exemple, je profite de ce levier-moteur qu’est l’Olympiade, pour revisiter certaines matières "oubliées", pour asseoir certains réflexes mathématiques, pour amener des étudiants vers la résolution de problèmes, à travers une pseudo-préparation. Pseudo-préparation car il ne s’agit pas de bachotage mais bien d’un acte pédagogique complémentaire aux autres visant à ne meilleure formation mathématique des jeunes qui me sont confiés. Ainsi donc, quelque part l’OMB vise à améliorer la qualité de l’enseignement des mathématiques.

Mais, l’Olympiade est aussi élitiste en ce sens qu’au fur et à mesure des différentes phases de l’épreuve, elle sélectionne un petit nombre de candidats, les plus doués sans doute, pour les conduire vers une finale ardue de laquelle sortiront de vrais champions ès gymnastique mathématique. Et, à mon sens, il n’y a aucun mal à cela : l’OMB est aussi une compétition ; il est par conséquent nécessaire qu’il y ait des vainqueurs.

Par ailleurs, l’OMB, que notre ami Francis a donc créée, est une véritable source de motivation dans le monde scolaire : dans chaque établissement d’enseignement secondaire, bénévolement, des professeurs recueillent les inscriptions, réservent un ou deux mercredis après-midi pour y organiser l’éliminatoire ; puis, dans des centres régionaux, d’autres professeurs rendent les demi-finales possibles au terme d’un travail considérable. D’autres encore gèrent l’ensemble de l’épreuve, conçoivent les questions, organisent la finale, établissent les classements, préparent la proclamation des résultats et la distribution des prix. Les élèves eux-mêmes piaffent d’impatience à l’approche des épreuves et trépignent encore après en attendant de savoir s’ils seront qualifiés pour le stade suivant de la compétition.

Au nom de la SBPMef, merci Francis d’avoir un jour osé mettre sur pied un tel challenge car ceci cadre parfaitement avec les objectifs de cette société, à savoir rendre les mathématiques ludiques et accessibles à tous.

Au nom des élèves, merci Francis de leur permettre de montrer leurs talents dans cette science dite austère et, pour certains d’entre eux, de les amener à mieux se rendre compte de leurs aptitudes mathématiques, voire de les conduire jusqu’à avoir l’honneur de représenter la Belgique aux Olympiades internationales.

Au nom de mes collègues enseignants, merci Francis d’avoir un moyen récréatif de motiver nos élèves.

Au nom de tous ceux qui oeuvrent pour que les mathématiques soient mieux considérées, merci Francis.

Francis, je n’ai qu’un seul regret au sujet de l’OMB. Tu aurais dû la créer dix ans plus tôt pour que j’eusse pu y participer en tant qu’élève.